Poème du jour : Fabrizio de Andrè
Par : Serge Mathurin Thebault
Je ne sais pas si sous la croûte de ce poème, j’ai transmis la mie que je lui croyais promis. Alors, si ce n’est pas le cas, pardonnez au boulanger de ne pas toujours être à la hauteur de son pétrin. Je vous l’envoie, toutefois celui-ci, pour plaisir de partager cette joie renouvelée d’écouter le chant de Fabrizio de Andrè Je vous en dirai pas plus sur cet italien de l’enchantement. Vous trouverez tout sur internet, de sa vie d’homme sur Wikipedia à son travail d’artiste par les sommes des vidéos mises à la disposition de l’initié et du profane. Moi, les sonorités de sa musique et de sa voix, je les ai connues grâce à un jeune toscan que je ne remercierai jamais assez pour cet échange soleilleux. C’est tout, bon dimanche à tous et toutes.
Fabrizio de Andrè
J’écris ce poème
Sans chercher à me faire comprendre
Ni même à être publié
Je fais mon bonhomme à l’abri
Des soubresauts du monde
Dans la quiétude de ces mot
Qui savent soigner
Les âmes en carafe
Dans les décombres du ciel
Je l’écris sous la dictée
Mystérieuse d’une force Que je méconnais Frémissant sous la mélopée D’une voix féminine Interprétant Fabrizio de Andrè En sa langue natale
Il y a secrète alchimie
Dans cette osmose
Avec ce chant
Moi qui ne parle pas
Un traitre mot d’italien
Je me laisse pourtant embarqué
Sans résistance dans la magie
Du dit « Faber ».
J’en saisis les moindres fibres
Il faudrait être bien insensible
Pour ne pas répondre
A cette invitation très personnelle
Au voyage
C’est la raison pour laquelle Je me porte
A pas de loup sur le rebord
De ma lucarne sensible
Balayant d’un coup sec
Les tracas quotidiens D’une existence humaine
Le Copyright ©
Analyse :
Si la musique a un effet naturel et immédiat sur l’être humain, du fait qu’il est une créature rythmique se mouvant depuis la phase d’avant-naissance dans un univers rythmé (rythmes cardiaque, respiratoire, menstruel pour la femme, sommeil/réveil, faim/satiété ,soif / désaltération, mouvements cadencés pendant la marche…etc) que dit-on alors sur le poète qui est, par définition, un musicien de mots, étant donné que la caractéristique principale de ce vieil art linguistique est le rythme ? Il s’agit donc d’une disposition innée chez l’homme de réagir aux sons dont la particularité est qu’ils se propagent à travers les os et le sang et arrivent jusqu’aux neurones. Et cette réaction se traduit par des sensations diverses en fonction de la nature des sons émis, leur ordonnancement, leurs timbres et de leur pouvoir associatif avec le vécu et le rêvé.
Ce que l’auteur de ce poème a essayé d’exprimer, après l’écoute d’une chanson du chanteur italien de renom Fabrizio de Andrè interprétée par une voix féminine, dans une langue affective et imagée, en insistant, d’un côté sur le pouvoir stimulant et dynamisant de cette voix enchanteresse et des sons mélodieux qui l’accompagnent (il y a secrète alchimie dans cette osmose avec ce chant moi qui ne parle pas un traître mot d’italien je me laisse pourtant embarqué sans résistance dans la magie du dit « Faber ».j’en saisis les moindres fibres) de l’autre sur leur impact spirituel et onirique ( je l’écris sous la dictée mystérieuse d’une force que je méconnais - cette invitation très personnelle au voyage - je me porte à pas de loup sur le rebord de ma lucarne sensible balayant d’un coup sec les tracas quotidiens d’une existence humaine). Et cet effet est d’autant plus fort qu’il s’est exercé sans le moindre besoin de comprendre les mots de la chanson qui ont été écrits dans une langue que le poète ignore totalement.
Un poème léger, simple, empreint d’une grande spontanéité et plaisant à lire !
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