Mon joli papillon :
De Marc Herranz
Quelques brèves syllabes en esthètes ! Un papillon se prend la tête dans un esprit de belle fête ! Comme un éclair un peu plus poème, un peu moins poésie de belles paroles et de belles niaiseries, un papillon un peu japonais, un peu haïku s’est envolé prestement dans le léger printemps d’un appartement ! Il a gagné l’expérience existentielle du creux d’une main au repos d’un instant ! Voilà une belle luciole, un peu seule, un peu plus solitaire, un peu moins folle qui prend son vol et qui s’envole ! Tous les érudits, tous les sinologues avertis sont le fruit rare de cette belle contemplation ! Une pensée en écart !
Papillons ! Vole ! Vole ! Joli papillon ! Volez ! Volez haut, jolis papillons de mai ! Une idée du bien et du beau en équilibre rare ! Une beauté parfaite dans l’esprit miraculeux d’une alliance avec l’extrême fragilité d’un idéogramme en densité, transposé en musique et en douce musicalité, harmonique et mesurée ! Un face à face avec le réel nous prend au col ! Les sens s’éveillent au miracle d’une belle journée, en générosité au respect, à la tolérance, à la compassion, à l’amour d’une belle et tendre amitié ! Tous feux éteints, les motos passent dans la nuit programmée ! Tous feux allumés, la liberté des justes nous apporte la paix ! C’est un message de sérénité ! Vole mon joli papillon printanier !
Un papillon en épi sur un arbre ! Un petit papillon épris d’un arbre en parapluie ! Un léger papillon qui s’en va sur une branche et une autre branche pour se suspendre à un joli chapeau ! Un autre sur un chapeau de mariage coloré de mille fleurs printanières ! Un qui a de la joie et de la gaieté à faire partager ! Au dessus de l’eau, une libellule danse aussi dans une belle danse qui virevolte comme un petit poème en frôlement d’intention sur mon âme qui croit en Dieu ! Nous sommes seuls dans un chemin creux ! Une jeune fille au turban bleu se fait douce et mélodique au plus haut des cieux ! C ’est un ange de passage ! Papillons ! Vole ! Vole ! Joli papillon ! Volez ! Volez haut, jolis papillons de mai !
C’est une œuvre rare de méditation à la Vermeer qui enchante le ciel d’un bleu azur radieux ! C’est ainsi ! Le papillon agile souffre de mille efforts au pays merveilleux de la lumière éternelle à l’infini des mondes rêvés douillets et audacieux ! Dans un baiser à la lune, une jeune fille en perles rares se fait gourmande d’une grappe mûres ! Toute la mer est entrée dans la chambre ! Toute la rumeur océane et marine s’est faite houle et rumeur iodée, au firmament d’une voix lactée ! Une oie sauvage s’en est allée ! Notre ombre, nos désirs, nos peurs en bonheur ! Notre fausse dualité, notre découverte progressive d’un chêne, d’une pluie, d’une solitude ! Nous apprenons sur nous-mêmes sur le respect, le courage, la sagesse et nous nous éveillons baptisés, consacrés ! Papillons ! Vole ! Vole ! Joli papillon ! Volez ! Volez haut, jolis papillons de mai !
Un banc de granit ! Le blanc d’une main douce et ferme qui caresse un corps en objet ! Une main douce, légère et précaire, en tendresse se fait douce douceur, à la rencontre d’une pierre d’amour universelle ! Le ressenti est mystique ! C’est une révélation vers l’infini ! C’est une seconde, fugitive en sensation, humide et agréable qui éveille les sens, dans l’intuitif éphémère d’une description à caractère de mystère ! Un pari impossible ! Le choc du désert ! Je suis sans possession et j’existe en qualité humaine et humaniste comme une petite lumière en conscience pure et parfaite ! Je suis un petit rayon infime en communion avec le ciel et la terre ! Je suis une belle philosophie intraduisible et sensible ! Vole ! Vole joli petit papillon du printemps de mai !
Papillons ! Vole ! Vole ! Joli papillon ! Volez ! Volez haut jolis papillons de mai ! Je vais comme une goutte humide et silencieuse vers la rivière, comme une barque légère ! Certains s’y refuseront ! D’autres douteux et inquiétants iront sans malice aucune, boire l’eau potable et claire, de cette belle eau vénérable en belle atmosphère printanière ! Le monde est monde depuis des millénaires et toutes les sagesses de la terre nous appartiennent ! Un petit chemin de poésie nous invite à devenir pleinement homme ! C’est une couleur en éclat de Pentecôte, d’un joli papillon charmeur et charmant qui à l’instar d’une belle rose épineuse et sincère pointe haut, un singulier parfum capiteux et doré !
Dans le bois d’une belle forêt, une guêpe s’intéresse à moi ! Le bel insecte doré plane, vole et virevolte de mille secrets goulus et angoissants de vertus ! Le bel animal, fier et audacieux, se prend pour moineau sautillant au-delà des frontières, effacées des bois, des bosquets et des taillis fournis et velus ! Un papillon joue de l’accordéon ! Une douce chaleur monte et danse du ventre de la prairie ! Un bouleau jette son dévolu sur un charmant buisson ! Une rose pâle sans épine ! Une pluie glisse dans le creux d’un cou de coté ! Une vieille ruche sans abeilles se réveille ! Le vent chuchote dans les branches ! Un vieux pommier de Normandie se plaint et se courbe de grincements ! Un cheval hennit dans le pré voisin et moi je suis bien, simplement bien d’aimer la nature en aventure !
Papillons ! Vole ! Vole ! Joli papillon ! Volez ! Volez haut jolis papillons de mai ! Un seul corbeau noir raye le ciel ! Une corneille rentre chez elle tout en courant après le soleil ! Une pousse de blé dans les herbes de printemps ! Sur la colline en bocage, les vaches se taisent en troupeau ! Un petit pont sur la rivière en bordures de ronces ! Une grenouille aux yeux de pierre ! Un meuglement ! Un chien aboie ! Mon cœur se glisse contre moi et je suis bien, agréablement bien ! Un petit brin de bruyère fragile à cueillir ! Pas une feuille ne bouge ! Les oiseaux respirent le bonheur éclatant de la vie printanière et je suis toujours aussi bien ! Des cheveux couleurs cuivre et je me sens transporté en Chine ou au Japon dans le soleil de l’Orient !
Un papillon distrait s’est posé sur ma joue et tout est devenu meilleur ! Un papillon doux et léger s’est posé dans le creux de mon cou et tout est simple bonheur ! Une rose se transforme toujours après la pluie et je suis devenu fleur des champs ! Une grenouille nage obstinée sur un étang ! Le délicieux froissement de l’air d’une belle journée et le monde contemporain immobile et fragile craque en châtaigne dorée ! Une averse de printemps ! Des escargots en cagouilles traversent l’allée, la belle allée, sans parapluie et l’on aime les poires en formes de seins de ce joli poirier ! Les broussailles bruissent de mille trouvailles ! Les guêpes s’appliquent à accompagner le vol d’une mouche ! Un champ de tournesols ! Une cabane en fond de jardin ! Une eau sombre en mare qui stagne et qui se fait miroir écarlate ! Des passereaux ! Des ramiers ! Le vent qui passe ! Un chat me regarde du blanc de l’œil et baguenaude ! Les souris plaisantent au loin avec de jolis mulots ! Et mon âme voyage sans se plaindre dans le lointain car je suis seul et solitaire à ne rien faire de ma belle vie et j’angoisse d’être seul et solitaire pour demain et tous mes lendemains ! Papillons ! Vole ! Vole ! Joli papillon ! Volez ! Volez haut jolis papillons de mai !
Un rouge gorge se rengorge d’amour et d’amitié ! Le bonheur est partout dans l’équilibre harmonieux, d’une vie heureuse et généreuse ! Un papillon s’éclate à la volée parfaite, sur un champ de fleurs irisées et colorées ! Un moucheron se noie dans le verre d’eau d’un joli minois ! Des glaïeuls couchés dans la brume matinale se lissent sans rancune et éclatent de rire à en mourir sous l’averse qui les plissent une nouvelle fois ! Un vieux vigneron ! Un joli papillon ! Un champ à grillons ! Une petite vipère passe et ondule pour un souriceau ! Une petite fille parle de son collège et de son brevet sur le chemin de l’école ! Un nuage orangé ! Une tête de coté bien maquillée ! Un rouge à lèvres rouges pour une jeune fille en fleurs qui assume sa fierté d’être jouvancelle ! Les glaïeuls épanouis se font certes des courbettes mais le jardin potache se prend d’une grande et belle amitié pour le chapeau de la dame ! Le papillon est un facteur qui fait sa tournée de fleur en fleur ! Les flancs des chevaux se touchent et se congratulent et les fouets vont et viennent, en mesures et en cadences assurées, pour faire échapper les mouches, les taons et les autres insectes insupportables ! Papillons ! Vole ! Vole ! Joli papillon ! Volez ! Volez haut jolis papillons de mai !
Les petits lapins disent bonjour derrière la barrière ! Les roses se penchent à l’écoute de la pluie qui bruine sauvage et qui ruisselle ! Un chat s’étire ! Une pie sautille en noir et blanc, dans un complet parfait vestimentaire, rudimentaire ! Un grillon commence une belle journée ! L’église dans la vallée rassemble les pénitents couverts à découverts ! Des poissons d’argent dans un vieil étang et des tritons ! Les grenouilles plongent d’un saut gracieux ! Et c’est plaisir à voir la nature se prendre de vie printanière, riche de manières sensibles et merveilleuses ! Le peuple de l’herbe se tait et nous sommes parfaits ! Un épouvantail se fait attaquer par un vent moqueur et farceur ! Et le sourire d’une émotion en observation ! Un sourire ! Un silence ! Une poésie bien présente mais en absence ! Un poème s’éveille au bruit de tous les sens de notre enfance en belle romance ! Un art de vivre en simplicité ! Une grâce de lucidité ! Un avant et un ailleurs ! Un corbeau croasse mais il n’est pas seul à rêver de mondes meilleurs ! Des sentiers ignorés pour franchir et traverser les broussailles de l’adolescence, aux épines insolentes de nonchalantes endurances ! Le silence en dit plus long que les belles paroles et j’aime à suivre des yeux mon joli papillon magique et merveilleux ! Papillons ! Vole ! Vole ! Joli papillon ! Volez ! Volez haut jolis papillons de mai !
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire