Poème du jour : AIMES-MOI
Par : Jacky Karmanda Maghi
Voyageur de tes rêves en clef de fa, en clef de sol
Je suis l’amant suprême t’offre l’amour sans un bémol.
De mes mains caressantes, plumes frivoles sur ton corps,
Touches d'ivoire, mes doigts, sur tes courbes jouent les accords.
Par amour pour toi, de la nuit je serai l’orpailleur
À mettre autant d’étoiles dans tes yeux et dans ton cœur
Elles me parlent de toi, me disent tous mes désirs fous
Quand à la nuit venue, un soleil brille juste pour nous.
Maîtresse évanescente, grain de peau soie et satin
Mon esprit fuit toute décence quand ton corps m’appartient
A mes songes rêvés si fort, la nuit offre sa trêve
Et se poursuit le corps à corps ailleurs que dans mes rêves.
Laisse-moi t’aimer bien au-delà de tes impossibles
Laisse-moi sombrer à l’assaut de tes vagues indicibles
Laisse-moi t’aimer encore et jusqu’à la délivrance
Laisse-moi t’aimer, comme si pour toi, importe ma souffrance.
Peut être que dès demain en retrouvant ma couche
De tes lèves gourmandes, tu me feras l’offrande
De ces mots attendus, en écho bouche à bouche
Ceux que j’ai tant rêvés et que ce jour j’appréhende
« Aime moi » diras-tu
« Aime moi » …
Copyright © Karmanda Maghi |
Analyse et Critique :
C’est avec beaucoup d’aisance que nous abordons les écrits de cette auteure monégasque au nom difficile à apprendre dont la particularité première est d’endosser des personnalités autres que la sienne, en se faisant la voix de personnages réels ou vraisemblables qu’elle rencontre dans l’arène de la vie et dont le comportement frappe l’œil par des traits rares et peu fréquents.
Le héros choisi dans ce poème répond à toutes les caractéristiques de l’amoureux obsessionnel passionné, dépendant totalement de l’objet qu’il désire et profondément absorbé par un état, disons-le, morbide (mes désirs fous - mon esprit fuit toute décence quand ton corps m’appartient- se poursuit le corps à corps ailleurs que dans mes rêves - tes lèves gourmandes ...etc.). Et le plus pathologique et tragique aussi dans cette avidité sensuelle est qu’elle est à sens unique. Ce qui pourrait la faire dégénérer en une impulsion suicidaire ou même criminelle.
En réalité, le cas maladif de cet amoureux ne s’explique pas par l’attrait que l’aimée exerce sur lui mais généralement par un retour inconscient à une enfance malheureuse marquée par une grande privation de l’amour maternel. En effet, un adulte nourri, alors qu’il était enfant, par ce manque, recrée plus tard, par le biais du transfert, l’image de sa mère en projetant l’amour intense qu’il lui vouait sur une personne choisie du sexe opposé dans son entourage. Stylistiquement, l’auteure a usé massivement de l’hyperbole pour mettre en évidence la soif de sexe qui dévore ce personnage et la morbidité qui caractérise son comportement.
Un autre tableau vivant d’un échantillon humain puisé dans le réel et palpitant de vérité. Chapeau bas Jacky !
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