POÈME DU JOUR ; POUR EN FINIR
Par : Gaétan Parisi
Le sceau visible du temps,
Cerne ma vérité.
Le carbone de mon entité,
Vole au firmament.
Mon être se remplit d'absence.
Le manque prend place.
Mon cœur s'étire en oblique.
Mon âme abdique.
Je cherche les vagues de l'océan,
Elles flottent dans le vent.
L'horizon indéfini
Se noie dans un ciel indifférent.
Je n'entends plus la musique
De tes mots magiques.
Depuis que tu es partie,
Je meurs d'empathie.
Sur chaque millimètre
De tes cheveux,
Sur les caresses
De tes yeux,
Les baisers
De ton regard,
Sur la mouche de beauté
Près de ton nez,
La lumière de ton parfum;
Je grave une pensée,
Un regret mêlé d'espoir,
Le rêve de te revoir.
Je prie pour renaître,
Être la couleur
De la matière
Qui sculpte ta douceur,
La glaise entière
Qui aspire
Qui inspire
Le souffle de l'amour,
À n'en plus finir.
Je veux devenir
Ton avenir,
L'ombre de ton quotidien,
La lune du matin
Qui façonne,
Transforme,
Ordonne
Les formes
Du destin
Et peint
Les heures
De vrai bonheur.
Je veux braver les torts,
Être le projet de ton corps,
Le lien entre l'esprit et ta chair,
Couler comme l'éther,
Le sang du purgatoire,
Être le souffle de ton histoire.
Regarde là haut
Dans le rouge de l'horizon,
J'ai allumé des mots d'amour;
Une flamme de velours.
Elle brûle à perdre la raison.
Je laisse agoniser mes illusions
Tels la cendre
De l'argile
Volubile
Du silence de nos corps enlacés.
De ces sables étouffés,
L'incandescence du souvenir
Veille avec fragilité
Entre néant et éternité
Telle
L'analyse :
L’univers poétique de Gaétan Parisi, comme nous l’avons connu à travers la plupart de ses poèmes précédents, est construit sur fond de rupture amoureuse unilatérale (depuis que tu es partie ) et dominé par le souvenir d’une bien-aimée pour laquelle il voue une passion indéfectible (dans le rouge de l'horizon, j'ai allumé des mots d'amour; une flamme de velours. elle brûle à perdre la raison ) et l’espoir d’une réconciliation (Le rêve de te revoir ) qui paraît impossible ou du moins improbable.Cette structure, presque constante, se réalise dans chaque poème d’une façon différente, conformément au principe du changement dans l’unité. Et c’est ainsi que dans ce nouveau poème, le choix de l’auteur s’est porté sur deux éléments charnières : la peinture de son état d’âme meurtri et violemment ébranlé à la suite du départ de la bien-aimée et le rêve qu’il sait irréalisable de son retour.
Néanmoins, si le premier acte langagier est, en principe, allégeant, du fait que la simple extériorisation d’un mal contribue généralement à l’atténuer, le second est visiblement compensatoire parce que dans le rêve les désirs les plus intenses et les plus refoulés peuvent se réaliser.
Stylistiquement : Ce poète excelle dans l’utilisation de l’hyperbole dans les deux sens opposés : l’amplification (le sceau visible du temps,/cerne ma vérité. /le carbone de mon entité,/vole au firmament. /mon être se remplit d'absence) et l’amenuisement (je meurs d'empathie./sur chaque millimètre/ de tes cheveux,/sur les caresses/de tes yeux,/les baisers /de ton regard,/sur la mouche de beauté /près de ton nez,/la lumière de ton parfum;/je grave une pensée, ) ainsi que dans le rythme aussi bien externe ( le respect de la rime) qu’ interne ( l’asyndète surtout ).
Un autre texte bien réussi d’un poète attentif et rigoureux qui respecte ses lecteurs.
Articles qui devraient vous intéresser :
Je t'aime à en mourir, ERRANCE, Je veux juste hurler mon amour de la vie, Le ciel dévore mon silence ...
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire