François-René de Chateaubriand, né à Saint-Malo le 4 septembre 1768 et mort à Paris le 4 juillet 1848, est un écrivain et homme politique français.
Biographie de Chateaubriand
Biographie :
Né le 4 septembre 1768, à Saint-Malo, en nourrice pendant trois ans, Chateaubriand est le fils d’Apolline de Bedée, dame de Chateaubriand (qui décédera en 1798) et de René-Auguste de Chateaubriand, comte de Combourg (qui décèdera en 1786). François René est le cadet de dix enfants, dont quatre sont morts en bas-âge. Il a un frère Jean-Baptiste de Chateaubriand (qui sera guillotiné en 1794) et quatre soeurs : Marie-Anne, Bénigne, Julie de Chateaubriand, comtesse de Farcy (qui décèdera en 1799) et Lucile de Chateaubriand, madame de Caud (qu’il aimera tant et qui décèdera en 1804).
- Dès son jeune âge, il est confié aux soins de sa grand-mère maternelle, Mme de Bédée qui habite Plancoët.
- En 1771, à 3 ans, François René revient à Saint-Malo. Il est élevé par La Villeneuve, une domestique qu’il évoque dans les Mémoires.
- Il suit sa famille qui s’installe au château de Combourg en 1777, après l’incendie de leur hôtel particulier de Saint-Malo.
- Il étudie au collège de Dol à partir de 1777 jusqu’en 1781, année de sa première communion, puis au collège de Rennes.
- En 1783, le jeune homme se présente à Brest à l’examen de garde de la marine, une épreuve ardue qui lui donnerait accès, après quelques années de formation, au prestigieux corps des officiers de la marine royale. Chateaubriand échoue et se décide alors à entrer dans les ordres, au collège de Dinan, projet auquel il renonce bientôt en 1785.
- En 1786, il commence une carrière militaire comme sous-lieutenant dans le Régiment de Navarre stationné à Cambrai. François-René est présenté au roi le 17 février 1787 et participe à une chasse avec Louis XVI. En mars a lieu à Combourg le partage de la succession. Selon la tradition, son frère, l’aîné, reçoit les deux tiers de l’héritage. En septembre, il rejoint son régiment qui est stationné à Dieppe. Il prend à la fin de l’année un congé pour retrouver ses sœurs à Fougères puis à Paris. Sa sœur Julie y tient salon. Il fait la connaissance de plusieurs écrivains, dont Chamfort, la Harpe et Parny. Il côtoie également quelques hommes politiques, marmi lesquels le ministre Malesherbes, dont son frère a épousé la petite-fille.
- Il est retiré du service actif en mars 1788 et est nommé « Cadet-gentilhomme » le 10 septembre. Tonsuré, il est fait Chevalier de Malte. Il assiste, à 20 ans, à l’ouverture des États de Bretagne, à Rennes, préparatoires des États Généraux où en janvier, il participe aux Etats de Bretagne à Rennes avec violences qui couteront deux morts.
- Chateaubriand s’installe à Paris au moment des désordres, parfois sanglants, qui accompagnent la mutation sociale et politique inaugurée par les États Généraux. Après la prise de la Bastille, c’est le 6 octobre 1789 sur les Champs-Élysées que Chateaubriand aperçoit la famille royale qui rentre à Paris, plutôt de force que de gré.
- En 1790, il publie son premier texte intitulé, L’Amour de la Campagne dans l’Almanach des Muses. Ce texte est signé : Chevalier de C***.
- Encouragé par Malesherbes, le 8 avril 1791, Chateaubriand part pour l’Amérique. Il arrive à Baltimore le 9 juillet. Il visite la côte est de Philadelphie jusqu’à Boston, puis se rend à New-York. Il en rapporte de volumineuses notes qui allaient nourrir ses œuvres littéraires, notamment son Voyage en Amérique en 1826.
- Après 5 mois en Amérique et une tempête, de retour en France le 2 janvier 1792, il retrouve sa mère et ses sœurs à Saint-Malo qui ont prévu de le marier avec Céleste Buisson de la Vigne, une amie de Lucile. La messe de mariage a lieu le 19 mars. Chateaubriand passe à Paris en mai et décide d’émigrer à Bruxelles avec son frère Jean-Baptiste le 15 juillet . Blessé au siège de Thionville, il est licencié de l’armée des émigrés le 16 octobre et s’embarque pour Jersey.
- En janvier 1793, Louis XVI est décapité. Chateaubriand est en exil à Londres. Il va rester sept ans en exil et va connaître l’existence du "paria infortuné. Il habite dans un grenier de Holborn.
- En 1794, il va dans le comté de Suffolk, où il donne quelques leçons de français. Il reçoit de douloureuses nouvelles de France : l’exécution de son frère le 22 avril, et l’emprisonnement de sa mère, de son épouse et de ses sœurs Julie et Lucile.
- En 1796, il s’éprend de Charlotte Ives, la fille d’un pasteur, mais leur idylle est contrariée. Il revient à Londres en juin.
- Le 18 mars 1797, François-René y publie l’Essai sur les révolutions.
- Sa mère meurt le 31 mai 1798.
- Sa sœur Julie meurt le 26 juillet 1799. Le 9 novembre, c’est le coup d’État du 18 Brumaire.
- Le 6 mai 1800, il débarque à Calais et revient à Paris avec un faux passeport, avec l’identité d’un "sieur Lassagne, natif de Neufchâtel, en Suisse". Il s’apprête à publier le Génie du christianisme.
- En 1801, il bénéficie d’une mesure de clémence et est radié de la liste des émigrés. Il rencontre Pauline de Beaumont, avec qui il séjourne de mai à novembre à Savigny sur Orge. Il publie Atala le 1er avril.
- En 1802, il publie René et le 14 avril sort Le Génie du christianisme (reprenant Atala et René) qui est l’expression d’une foi sincère, mais aussi un tremplin : Chateaubriand y montre que le christianisme a été un facteur de progrès dans l’histoire, qu’il est seul capable de dire l’âme torturée de l’homme moderne en proie au vague des passions. Bonaparte apprécie. Le même mois, la présentation au Premier Consul grâce à l’appui d’une de ses connaissances, ainsi qu’une dédicace opportune, lui permettent d’obtenir les faveurs de Bonaparte.
- Bonaparte le nomme secrétaire de légation à Rome en mai 1803, auprès du cardinal Fesch, l’oncle de Bonaparte. Pauline de Beaumont, très malade qui est venue le rejoindre en octobre, meurt de la phtisie le 4 novembre.
- Après un séjour à Naples en janvier, il revient à Paris en février 1804, s’installe à l’hôtel de France, mais donne sa démission après l’exécution du Duc d’Enghien le 21 mars 1804. En avril, Chateaubriand emménage avec son épouse, Céleste, à Paris. Le 10 novembre, sa sœur Lucile se suicide probablement.
- En juillet 1805, Chateaubriand fait la connaissance de Natalie de Noailles. En juillet Chateaubriand fait la connaissance de Natalie de Noailles. Le 21 août, il rend visite à Mme de Staël, exilée à Coppet.
- En 1806, a lieu son voyage en Orient (Venise, Athènes, Constantinople et Jérusalem). Céleste son épouse ne l’accompagne que jusque Venise. Il est fait chevalier de l’ordre du Saint-Sépulcre, à Jérusalem, le 4 Octobre.
- Natalie de Noailles le rejoint à Cordoue le 10 Avril 1807.
- Il rentre le 5 juin 1807 à Paris. Le 7 juillet il publie un violent réquisitoire contre Napoléon, alors à l’apogée de sa gloire. Suite à la publication de ce pamphlet, Chateaubriand est prié de s’éloigner de Paris. Il achète une résidence, la Vallée aux loups, à Chatenay-Malabry. Il s’y installe avec Natalie de Noailles en octobre.
- Il parvient à publier Les Martyrs le 27 mars 1809. Le 31 mars, son cousin Armand de Chateaubriand, accusé d’espionnage au profit de l’armée des princes est fusillé, et ceci malgré son intervention.
- Il est élu à l’Académie française en 1811, année de la publication de son Itinéraire de Paris à Jérusalem ; il croyait pouvoir garder son indépendance, mais les hardiesses contenues dans son discours de réception, où il critiquait les idées de son prédécesseur, flétrissait le régicide, exaltait la liberté, émurent l’Institut ; le discours fut soumis à l’appréciation de l’Empereur qui, n’ayant pu faire fléchir la conscience de l’auteur, en interdit la lecture. Chateaubriand fut exilé à Dieppe, tandis que ses amies Mme Récamier et Mme de Staël étaient exilées de France ; il n’occupa son fauteuil que sous la Restauration et devint dès lors un homme politique.
- Après l’Empire, en 1814, Chateaubriand est nommé ministre en Suède, fait Croix-de-Saint-Louis et colonel de cavalerie par la Restauration. Il publie en avril De Buonaparte, des Bourbons, et de la nécessité de se rallier à nos princes légitimes, qui lui ouvre la carrière d’homme d’Etat.
- Pendant les cent jours, il est nommé ministre de l’intérieur par interim accompagnant le roi Louis XVIII dans sa fuite. Après les cent jours, il est nommé ministre d’État et pair de France.
- En 1816, il est privé de sa pension de ministre d’État pour avoir publié De la monarchie selon la Charte.
- En 1817, il retrouve Juliette Récamier qu’il a rencontrée en 1801.
- En 1818, il est contraint de vendre La Vallée aux loups. Au mois d’octobre 1818, aux côtés de Louis de Bonald et Félicité de Lamennais, il fonde un journal semi- périodique, Le Conservateur. Cette feuille politique, au tirage modeste (7.000 à 8.000 exemplaires), a néanmoins une grande influence sur l’opinion. Elle paraîtra pendant les deux années qui suivent.
- En 1821, Chateaubriand est ministre plénipotentiaire à Berlin, mais il démissionne la même année. Il est nommé membre du Conseil privé, encore une fois ministre d’État et fait Chevalier de la légion d’honneur.
- En 1822, il est ambassadeur à Londres, puis ministre des Affaires étrangères, le 8 décembre, pour avoir plu à Georges IV et au Tzar Alexandre. Il organise l’année suivante une expédition de l’armée française en Espagne, destinée à restaurer le roi Alphonse VII dans ses droits face à la poussée libérale. Chateaubriand contribue ainsi, suivant ses convictions politiques, à la réaction absolutiste dans l’Europe du Congrès de Vienne.
- Le 6 juin 1824 Chateaubriand doit quitter le ministère. L’écrivain mène alors dans Le Journal des Débats une inlassable campagne d’opposition à sa politique trop mesquinement financière, à sa volonté de limiter la liberté de la presse. L’écrivain se consacre également à la publication de ses œuvres complètes. À la mort de louis XVIII, Chateaubriand participe au sacre du roi Charles X.
- En 1826, il vend ses Oeuvres complètes, s’installe à Lausanne, puis rentre à Paris, où il habite rue d’Enfer. Il s’oppose à la censure : « la liberté de la presse a été presque l’unique affaire de ma vie politique ». Il publie Les Natchez et Le Dernier Abencérage.
- Il est ambassadeur à Rome en 1828. Il a une liaison avec Hortense Allart, femme de lettres.
- Il démissionneen 1829 pour s’opposer à la formation du ministère Polignac.
- Il est à Dieppe avec Mme de Récamier lorsqu’éclate la révolution de Juillet 1830. Chateaubriand, idole de la jeunesse royaliste, proclame une dernière fois avec panache son intransigeance légitimiste et refuse de prêter serment à Louis-Philippe, roi bourgeois des Français, ce qui mit fin à sa carrière politique.
- En 1831, il publie Publication d’Etudes Historiques, De la Restauration et de la monarchie élective.
- Inquiétée lors de l’équipée de la duchesse de Berry à qui il apporte son soutien, Chateaubriand est accusé de complot contre l’État au mois de juin 1832. Il effectue d’ailleurs un cours séjour en prison quelques mois plus tard à la suite de la publication de son Mémoire sur la captivité de la Duchesse de Berry.
- En 1836, il prépare la publication des Mémoires d’Outre-Tombe. Il voyage à Clermont, Toulouse, Cannes, Lyon et rentre à Paris, où il réside dans l’ancien hôtel de Clermont-Tonnerre, rue du Bac. Il publie Essai sur la Littérature anglaise.
- En 1838, il publie Le Congrès de Vérone.
- En 1841, Chateaubriand appuie son ami Lammenais emprisonné.
- En 1843, c’est à la Trappe de Soligny que Chateaubriand prépare la Vie de Rancé, qu’il publie en 1844.
- Il voyage à Venise en 1845, demeure quelque temps à Marseille.
- De retour à Paris, il a un accident de voiture en 1846.
- Sa femme Céleste meurt en 1847.
- La deuxième République est proclamée le 25 février 1848. Il meurt le 4 juillet et est enterré le 19 Juillet, selon ses dernières volontés, sur le rocher du Grand-Bé, dans la rade de Saint-Malo.
- Il est suivi en 1849 de son amie de toujours madame Récamier.
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