Lettre d'amour 1 :
De la gloire brûlante ivresse,
Laisse un instant mon âme en paix !
Dans mes beaux ans, de la tendresse
Laisse moi goûter les attraits ;
De ses regrets et de ses peines,
Quand l'âge viendra m'accabler,
Il sera temps que tu reviennes,
Ô gloire ! pour me consoler.
Le présent nous fuit et s'envole,
Le passé ne nous entend plus ;
Dans l'avenir, l'espoir frivole
Porte nos vœux souvent déçus :
Pour vivre au temple de mémoire,
Dois-je oublier jusqu'à mon cœur ?
Faut-il si loin chercher la gloire,
Quand près de moi j'ai le bonheur !
L'amour, dit-on, habile à feindre,
Nous blesse et se rit de nos pleurs :
La gloire est-elle moins à craindre ?
En paix goûtons-nous ses faveurs ?
Entre ces Dieux que l'on adore,
Le choix peut-il être douteux ?
Sans gloire on est heureux encore,
Sans amour on n'est pas heureux.
Mais faut-il que je sacrifie
Ou mon éclat, ou mon bonheur ?
La gloire peut charmer ma vie ;
L'amour peut embraser mon cœur :
Tentons une double victoire !
Par-là plus de fâcheux retour ;
Donnons mon esprit à la gloire,
Et donnons mon cœur à l'amour. »
C'est ainsi qu'en un beau délire,
Lise parlait dans son printemps.
Bientôt on couronne, on admire,
En elle esprit, beauté, talents.
Mais d'une trop belle victoire
L'excès pourtant l'embarrassa,
Dans son été, toute à la gloire,
À l'amour elle renonça.
Alors, que de palmes brillantes
Payèrent ses nobles travaux !
Mais que de peines dévorantes,
Que d'injustices, de rivaux !...
Enfin , dans son automne, Lise,
De la gloire aussi se lassa,
Et s'aperçut, avec surprise,
Qu'on est heureux sans tout cela.
Lettre d'amour 2
Le temps qui passe
Le temps a marqué son visage
creusant sa peau,laissant sa trace
Colorant ses cheveux de fils d'argent
Brouillant ses yeux de brume blanche :
Le temps s'est posé sournoisement.
Dans sa mémoire endolorie
Refusant désormais le présent
Révant du passé ,niant l'avenir
Les souvenirs enfouis revivent
Le mot futur devient oubli.
De sa vie qui se fait la belle
Elle n'en a plus vraiment envie.
Depuis longtemps elle appelle
Cette mort qui tarde tant à venir .
Elle a vécu tant de beaux jours
Qui lui ont fait une belle vie
Elle a connu tellement d'amour
De la tendresse ,des pleurs aussi.
Elle en a vu partir de ses amis
Vers l'au -delà de cette vie
Vers les nuages tout là haut
Où elle pourra enfin dormir
Quand sera l'heure du grand repos .
Elle a la voix qui tremble parfois
Et sur ses joues coule un sanglot
Sur ces souvenirs teintés de joie
Où sur les rides sur sa peau
Elle a vécu trop vite sa vie
Entre les enfants ,le mari
Pas de vacances ,ni de voyage
Femme dévouéee ,Maman courage.
Si elle vous fache de ses remarques
ou qu'elle vous saoule par ses absences
Il faut vous dire, c'est temps qui passe
Taire vos colères et faire patience
Elle fut jeune femme bien jolie
Elle est maintenant femme vieillie
Mais a toujours besoin d'amour
Pour doucement finir ses jours
Vers son voyage sans retour
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire